dimanche 15 septembre 2013

Et pourquoi pas?



Les pays baltes ont pris une importance insoupçonnée dans le procès d'émancipation catalane. Après la Voie Catalane organisée par l'ANC (Assemblée Nationale Catalane, association de la société civile en faveur de l'indépendance de la Catalogne), le 11 septembre passé et inspiré par la Voie Balte (qui a eu lieu le 23 août 1989 entre Vilnius et Tallin en passant par Riga), les déclarations du Premier Ministre de Lettonie, Valdis Drombovskis, à l’ ACN ont été les premières d'un leader international ouvrant la porte à la reconnaissance d'une Catalogne indépendante.

Valdis Drombovskis, qui appartient au Parti Populaire Européen, premier ministre de Lettonie depuis 2009, a déclaré que les images de la Voie Catalane sont un "message très fort" et auquel "il faut prêter attention". Lorsqu'on lui a demandé si la Lettonie reconnaitrait une Catalogne indépendante, il a ajouté que si "le processus est légitime, pourquoi ne devrait-elle pas la reconnaître?". De plus, le politique letton reconnait qu'au sein de l'Union Européenne on parle de ce qui se passerait pour l'Ecosse et la Catalogne en cas d'indépendance.

Les déclarations du premier ministre letton arrivent après que le porte-parole de la Commission Européenne (Pia Arehnkilde) ait répété pour la énième fois depuis Bruxelles que le processus catalan est "une affaire interne du Royaume d'Espagne". Ce sont les premières déclarations d'un leader étranger sur la reconnaissance d'un Etat catalan. Il faut prendre en compte le moment des déclarations et que c'est le Premier Ministre d'un Etat membre de la UE qui les a fait. En relations internationales (et par conséquent en diplomatie) il est difficile de croire au hasard, tout est parfaitement réfléchi, rappelons-nous par exemple les contradictions de Viviane Reding (UE) les semaines suivant le 11 septembre 2012 et comme depuis les déclarations sur le sujet renvoient toutes à "l'affaire interne espagnole". (Reding parlait du fait que la Catalogne resterait ou pas dans l'UE).









Les déclarations de Drombovskis sont particulièrement importantes car elles nous montrent que le cas catalan est un sujet présent à la UE mais aussi dans les différentes chancelleries européennes, qu'à Bruxelles on réfléchit sérieusement à ce qui se passera quand la Catalogne sera indépendante, que la Voie Catalane a été une image puissante qui a montré au monde la volonté d'être des catalans et qui a démontré la capacité de sacrifice et d'organisation du pays face à une image d'insolidarité économique que certains secteurs avaient colportée au commencement du processus quand l'unique raison de Catalogne pour devenir indépendante qui avait circulée était l'économique.


Il faut aussi souligner qu'un membre du même parti européen que celui qui gouverne en Espagne (le Parti Populaire Européen) a été le premier à faire des déclarations, il n'a pas évité de répondre à la question et cela pourrait être interprété comme une levée du veto par un des pays leaders de la UE sur ce sujet ou en faisant même de la politique-fiction une formule souvent utilisée en diplomatie quand un pays en utilise un autre (ici, le premier ministre letton) pour tâter indirectement le terrain.


Quoi qu'il en soit, ces déclarations sont importantes par ce qu'elles laissent entrevoir et car elles brisent la dynamique habituelle, la Catalogne commence à être vue comme un possible acteur. Et en remerciement, durant quelques minutes, le TT mondial a été#ThankYouLatvia (TT: trending topic, expression la plus utilisée à Tweeter, #ThankYouLatvia: Merci Lettonie).



Jaume Urós Guijarro

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