lundi 30 décembre 2013

Memorandum espagnol

Avec l'étude «Récupération de l’Espagne » - signée par des juges, des universitaires et des techniciens, le nationalisme espagnol a diffusé un mémoire d’ infractions et de menaces similaire à celui élaboré et publié par le nationalisme serbe entre 1985 et 1986, le soi-disant Mémorandum de l'Académie Serbe. Ce que nous pourrions déjà appeler un Mémorandum Espagnol a proposé l'amendement constitutionnel qui allait culminer le processus de centralisation que nous vivons actuellement. L'argument est toujours le même: l’Espagne se brise à cause du chaos autonomiste et surtout a cause de la voracité régionale insatiable de la Catalogne qui serait un modèle pour les Basques et déclencherait un choc mortel pour l'État-Nation espagnol. Le but de ce protocole est donc défendre l'indissolubilité de l’État espagnol, s’il le faut avec l’emploi des armes contre la Catalogne comme l’a laissé entendre l'ancien ministre Jose Manuel Otero Novas , l'un des commanditaires de l'étude.

Les analogies des documents espagnol et serbe n’empêchent pas de constater que les différences sont très importantes. En 1985 les juges, techniciens et intellectuels Serbes ont pris pour acquis que la Yougoslavie se diluait (par la cupidité économique de la Croatie et de la Slovénie et par la «violence» des Albanais du Kosovo), en invoquant la «résurrection» de la Grande Serbie qui devait s’implanter là où des Serbes vivaient. Même sur le territoire des autres républiques. La réunification et la reconstruction serbe (idée nationale pour  remplacer la Yougoslavie moribonde) est comparable à l'unité indissoluble de l'Espagne. En fait, le pouvoir de l'appareil de l'oligarchie centrale, l'autorité qui a toujours maintenu kidnappé le mot Espagne, génère un parfum ethnique comparable à celui de l'appareil serbe. Le protocole d’Otero Novas et compagnie ne mentionne en aucun moment la possibilité de ressusciter la Castille. Pas besoin! La Castille, qui s'est suicidée (ou a été suicidée) en créant ainsi l'illusion de l'Espagne unique et unie, est une âme perdue qui a pour mission de maintenir  l’imaginaire historique et linguistique. Un rôle semblable à celui de la République-Région serbe à l'époque yougoslave. Par conséquent, le Protocole de l'Académie deviendrait un cri de pureté patriotique incitant, d’une façon subliminale, à empoigner les mitrailleuses. Le Protocole espagnol n'a pourtant rien de subliminal : la page 52 indique clairement que s'il n'y a pas d'autre alternative que la confrontation armée, il faudra y aller, et que même l'Union Européenne ne pourrait arrêter un déploiement armé en Catalogne. Entre d’autres arguments parce que le Mémorandum décrète que l’ Europa n’a pas à être écoutée.

Llibert Ferri

1 comentaris:

  • Salvador says:
    30 décembre 2013 à 01:40

    UUaaauuuuu, Llibert, quanta raó tens--- Són tant bèsties aquests españols que són capaços de llençar-se a una lluita armada per defendre l'idefensable, la teòrica i fictícia Unitat española.... Ai Déu, que ens agafin confesats

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