lundi 16 décembre 2013

L'Europe incorpore l'Espagne dans la "liste noire" des pays sans liberté et le seul au monde qui ne permet pas l'inspection de son régime.

L'Espagne est le seul pays qui n’autorise pas l'inspection internationale de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) de son curieux régime « monarchique » de partis, ou «partito-cracie». Ce refus l’a conduit à son inclusion dans la "liste noire" des pays aux libertés restreintes, en compagnie de la Serbie, la Bosnie - Herzégovine, la Russie, la Bulgarie, l'Albanie, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kosovo. Alors qu’elle condamne l'Espagne, l'OSCE a valorisé les progrès démocratiques réalisés au Turkménistan , l'Afghanistan , la Moldavie , le Kazakhstan , la Biélorussie, l'Azerbaïdjan , l'Ukraine et le Monténégro en ce qui concerne les politiques pénitentiaires, frontalières, judiciaires, industrielles, de liberté des médias , de respect de la propriété intellectuelle, de violences domestiques et d’environnement. C’est sur ces mêmes domaines d’évaluation que le rapport la presse a réprouvé les pratiques du régime espagnol.








A l’opposé, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Suisse, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Croatie, la Pologne, la Moldavie, entre autres, ont permis aux observateurs diplomatiques de l' Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe ( OSCE) d’effectuer les inspections nécessaires. Ces contrôles ont permis d’évaluer les conditions démocratiques qui permettent de garantir le droit de réunion et de manifestation.

Les diplomates du monde entier, perplexes, ont observé la façon dont l'Espagne réprime le droit de manifestation et réunion de ses citoyens. Ils commencent à comprendre comment un pays avec 6 millions de chômeurs, 2 millions d'exilés et 1 million d’enfants en condition de malnutrition, n’ose pas sortir dans les rues pour manifester son indignation contre leurs autorités. En fait, les notes de l'OSCE sont maintenant de lecture obligatoire dans les milieux diplomatiques et étudiées dans les ambassades de tous ses pays membres.

Cette organisation officielle européenne qui contrôle la garantie des libertés dans les différents pays a dû émettre un communiqué officiel à Vienne (Autriche), condamnant l'expulsion par l’Espagne de six diplomates. En effet, les observateur des corps diplomatiques étaient venus superviser la manifestation «Echec au Roi», une mobilisation contre la corruption de la Couronne Espagnole, l'absence d'un référendum qui la légitime, mais aussi pour l’avènement des principales caractéristiques constituantes des régimes démocratiques (division des pouvoirs, l'élection directe des représentants, la liberté d'expression et de réunion, etc...).

L'OSCE est aujourd’hui une des organisations internationales les plus influentes politiquement de la planète, et le fait que l’Espagne est un des pays adhérents, a laissé d’autant plus pantois les observateurs démocrates. Avec 57 États d'Europe, d'Asie Centrale et d' Amérique du Nord , l'OSCE est la plus grande organisation de sécurité régionale du Monde et son personnel comprend des observateurs du monde entier parmi lesquels les 6 inspecteurs expulsés d'Espagne : Omar Fisher , Irina Urumova , Aleksandra Dloubak , Bartlomiej Lipinski , Marcin Jezulin et Yevgenia Aretisova .

Dans un geste inhabituel, et chargé de sens, la déclaration officielle de l'OSCE contre l'Espagne a été signée par le diplomate Slovène Janez Lenarcic, directeur du bureau chargé de superviser les institutions démocratiques et les droits de l'homme ( BIDDH / OSCE ). L’Ambassadeur Lenarcic a rappelé que l'Espagne avait promis à la communauté internationale d’assurer la liberté de réunion et le respect des vérifications internationales.

Avec l'arrivée du nouveau gouvernement du PP (Parti Populaire) et l’alliance stable avec le PSOE (Parti Socialiste) pour ce qui est de la question de la Monarchie, le seul élément qu’a pu vérifier l'OSCE est que «le changement de gouvernement s’est révélé, pour le moins, surprenant». Auparavant les autorités diplomatiques pouvaient vérifier l'état des libertés en Espagne « en bonne coopération», alors que maintenant ses représentants sont purement et simplement expulsés.

Au cours du mois de mai dernier, le président Mariano Rajoy et le Ministre José Manuel García Margallo " s’étaient engagés à coopérer pleinement " avec l'OSCE pour que ses inspecteurs puissent vérifier la situation des libertés en Espagne. Suite à la diffusion dans le monde entier des images des répressions brutales de la manifestation « Encercler le Congrès », organisée par le " Coordinadora 25-S " (La même association citoyenne qui ha organisée la manifestation "Echec au Roi"), les diplomates internationaux craignaient le pire.

Malheureusement cette peur était bien avérée, puisque 1400 policiers furent mobilisés pour réprimer des manifestants estimés entre 2000 et 9000, selon le gouvernement ou les organisateurs, mais aussi des arrestations « préventives », des identifications massives, la fermeture d'une station de métro (Opéra) pour empêcher l'accès ou encore le blocage des bus de participants... Au cours des 25-S, toutes ces mesures coercitives étaient également accompagnées par des amendes, des agressions policières, des rétentions prolongées dans les commissariats et même des "confiscations de matériels subversifs" (drapeaux et bannière.)… Mme. Cristina Cifuentes, la Délégué du Gouvernement, alléguant, qu’ils servaient d’armes pour «attaquer» la police.

Cependant, Suite à l’obstruction des contrôles, l’ambassadeur Lenarcic, ne semble plus croire à la version des autorités espagnoles, puisqu’il déclara : «L'opposition inattendue des autorités espagnoles laisse planer des doutes sur ses intentions». L’OSCE a réclamé au gouvernement espagnol «l’assurance du plein respect de la liberté de réunion pacifique, conformément aux engagements de l'OSCE et des autres normes internationales relatives aux droits de l’homme».

Pour l'OSCE chaque pays a ses propres problèmes et les protestations des citoyens en sont les reflets, que la répression des gouvernements met en évidence.

En Serbie, c'est l'égalité des homosexuels, en Russie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Kazakhstan, la liberté de la presse... En Espagne c’est «L'institution de la Monarchie».

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