lundi 16 septembre 2013

Le taureau de la Vega, la douleur qui donne du plaisir.


Ça sera le 17 septembre.

A Tordesillas, un village espagnol, on tuera un taureau à coups de lance. La victime a déjà été choisie, elle s'appelle Langosto. L'événement s'appelle le Taureau de la Vega et reçoit le soutien des deux grands partis espagnols, PP et PSOE.

Pendant une heure, des centaines d'espagnols armés de lances poursuivront l'animal en lui plantant leurs lances dans le but de le faire saigner.

Plus d' un demi millier d'espagnols poursuivent le taureau à cheval, d'autres centaines à pied. Officiellement, le taureau pourrait être gracié s'il arrivait à dépasser des limites quasi inatteignables. Néanmoins, l'année dernière l'animal depassa les limites et deux individus continuèrent à lui courrir après sans cesse. Les assassins ne respectent ni leurs propres règles.

L'une d'entre elles interdit de planter la lance de manière à entraîner la mort instantanée, il faut par contre blesser en faisant souffrir le plus possible. Une autre indique que le "vainqueur" gardera la queue de l'animal et ses testicules. Une fois arrachés, il les piquera sur sa lance et les hissera pendant que les gens l'acclameront.

Il n'existe quasiment aucune image de l'événement car le village interdit les enregistrements vidéos aux journalistes ou à qui que ce soit, et ce de manière violente. Les rassemblements contre cette action aberrante ont été principalement organisés par des groupes non espagnols à l'exception du Parti en faveur des animaux et contre les mauvais traitements sur les animaux.

De manière générale en Espagne, il y a un consensus important autour de l'événement. En 2012, la pétition contre le taureau de la Vega comptait seulement 71 000 signatures dans toute l'Espagne. Alors qu'en Catalogne, une cause comme les sélection sportives propres à la Catalogne recevait le soutien de 500 000 personnes ou l'abolition des corridas 180 000.

Le Taureau de la Vega fut déclaré Fête d'intérêt touristique par l'Etat espagnol en 1980. La Castille le protégea en tant que "spectacle traditionnel" en 1999. Les correspondants étrangers eux-même ont critiqué ouvertement ce que l'Espagne considère une "fête" mais comme le dit Martin Dahms du Berliner Zeitung “nous aimons trop l'Espagne pour écrire sur cette atrocité". Se taire sur un sujet comme celui-ci n'est pas impartial, c'est favoriser la haine et la cruauté. C'est pour ça qu'il faut briser le silence. Et pour les catalans, il est loin d'être aisé de partager un État avec des humains capables de commettre des atrocités comme celle-là.

Jordi Vàzquez

@JordiVazquez
Éditeur de Help Catalonia, auteur d' 'El moviment nacional escocés'.
Membre fondateur de Plataforma per la Llengua, 'Llengües Vives', 'Synergia-Bulletin sur les nations européennes' (1997-2004) et ancien membre de l'union des étudiants BEI, le mouvement politique JNC, le Plaid Cymru et le Celtic League.

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