mercredi 1 octobre 2014

«La Catalogne indépendante serait viable»

Jordi Borras / The Associated Press

Le référendum sur l’indépendance est suspendu depuis que le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré lundi dernier que le vote était «incompatible avec la Constitution». Luis De La Calle-Robles, politologue à l’Institut de l’université européenne, en Italie, a parlé avec Métro des possibles conséquences que pourrait avoir le scrutin.

Est-ce qu’une Catalogne indépendante serait viable?
Oui. La Catalogne est plus grande que plusieurs pays européens, possède une industrie forte, une classe d’affaires bien établie et est une destination touristique prisée.


Est-ce que l’Espagne peut survivre sans la Catalogne?
Oui. L’Espagne en souffrirait, parce que les Catalans donnent plus en taxes que ce qu’ils reçoivent, mais malgré tout, la séparation de la Catalogne pourrait ouvrir de nouvelles opportunités en mettant fin à ce débat toxique qui paralyse l’ensemble du système politique.


Qu’adviendrait-il si la Catalogne votait pour son indépendance, mais que l’Espagne refusait de reconnaître le résultat?
C’est une question hypothétique qui n’a pas lieu d’être posé, maintenant que le référendum est suspendu. Mais un vote qui se ferait en absence de légitimité attirerait une participation faible, c’est pourquoi les autorités catalanes attendent la décision de la Cour constitutionnelle avant de se prononcer.


Un vote en faveur du «Oui» en Catalogne aurait-il des répercussions sur d’autres mouvements indépendantistes dans le monde?
En Europe, plusieurs régions qui cherchent à obtenir leur indépendance pourraient être encouragées par un vote en faveur de la sécession de la Catalogne. Je pense, entres autres, aux Flandres en Belgique, à la Padanie et à la Sardaigne, en Italie, ou à la Corse, en France. Mais je crois qu’un vote en faveur de l’indépendance dépend davantage de facteurs locaux – la force du mouvement nationaliste sur place, la légalité constitutionnelle d’un référendum d’indépendance, la nécessité, pour le gouvernement, de s’appuyer sur des partis minoritaires au Parlement, par exemple – que d’un phénomène d’imitation ou de «contagion».

30 septembre 2014
Par Dmitry Belyaev

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