lundi 16 juin 2014

Monsieur García Margallo : « Une Catalogne indépendante errerait dans l'immensité de l'espace, exclue de l'UE pour les siècles des siècles »

M. José Manuel García Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, a  déclaré aujourd'hui que la déclaration unilatérale d'indépendance  "condamnerait la Catalogne à errer dans l'espace sans aucune reconnaissance et [que celle-ci] resterait exclue de l'Union Européenne pour les siècles des siècles".
M. le ministre a tenu ces propos dans le débat  faisant suite au discours de M. Giorgi Kvirikashvili, vice-premier ministre et ministre géorgien de l'Économie et du Développement durable, lors d'un déjeuner organisé par le Forum Nueva Economía à Madrid.
Le chef de la diplomatie  espagnole a demandé aux indépendantistes catalans de tirer la «leçon» de la sécession unilatérale des territoires géorgiens d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, qui ne sont reconnus que par la Russie, le Venezuela, le Nicaragua et «trois micro-pays du Pacifique ». Et il a ajouté que ces deux territoires sont dans un « vide juridique »  qui leur empêcherait d’accéder au Fonds Monétaire International et à d'autres organisations internationales  au cas où ils auraient un problème de dette publique.
García Margallo a reconnu que le  gouvernement espagnol est très préoccupé par la possible déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne, mais il a observé que ce serait « particulièrement grave » pour la Catalogne parce que cela ferait « reculer » cette communauté « pendant longtemps ». « Il est temps que ce soit reconnu, déclaré et rendu public pour que l'on sache quels sont les risques auxquels on est en train d’exposer une population essentiellement européenne »,  a-t-il souligné.
Le ministre a remarqué que le droit de décider s'exerce également « toujours dans la norme » et a rappelé que la doctrine des Nations Unies ne reconnaît la prévalence du droit à l'autodétermination sur le principe de l'intégrité territoriale des États que dans trois hypothèses : territoires coloniaux, sujets à une occupation militaire ou dans lesquels les droits fondamentaux de ses citoyens ne sont pas reconnus.

C’est pour cela que M. le ministre a affirmé que la Catalogne ne serait pas reconnue par la communauté internationale, sans quoi l'Union Européenne  ne pouvait même pas « envisager » une possible demande d'adhésion de la Catalogne, parce que l'article 49 du traité de l'Union « stipule que les territoires qui veulent intégrer l'UE » doivent être « des États reconnus internationalement ».
De plus, l'acceptation d'une demande d'admission à l'Union par un nouveau État doit être approuvée à l'unanimité des 28 partenaires européens. L'unanimité est également nécessaire pour faire avancer chacun des chapitres de la négociation pour l'adhésion finale, a-t-il rappelé.


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