vendredi 20 juin 2014

« Le gouvernement de l'Espagne, plus proche de vous. » Vraiment?











C'est ainsi que la délégation du gouvernement de l’Espagne en Catalogne se présente au public sur son site Internet (dans un texte, par ailleurs, qui met en avant la photo de l'actuelle déléguée , Mme de los Llanos de Luna, et que signe Joan Rangel, l'ancien délégué du gouvernement). Tel est le premier signe de l'importance que la délégation du gouvernement accorde à sa proximité avec le public...


Maria de los Llanos de Luna est une avocate de Séville qui pendant des années a occupé plusieurs fonctions publiques en Catalogne : directrice adjointe de l'Institut national de sécurité sociale de Barcelone (1996-2003) , présidente du Comité pour l'évaluation de l'invalidité au travail à Barcelone et, dans la même ville, conseillère à la Trésorerie générale de la sécurité sociale. Elle y a également été sous-déléguée du gouvernement espagnol (2003-2004), membre du Parlement de Catalogne (où jamais elle n'a fait usage de la langue catalane pour ses contributions) et porte-parole adjoint du groupe parlementaire du Parti Populaire (PP) où elle est membre du comité de direction et du conseil d'administration, entre autres responsabilités. Depuis 2012, elle est la représentante du gouvernement espagnol en Catalogne.

Ainsi, dans sa mission de rapprocher le gouvernement espagnol des citoyens de Catalogne, Mme de Luna a pris comme objectif le ralentissement du processus de souveraineté, et se focalise sur les municipalités. Pendant ces deux années en tant que chef de la délégation, elle a déposé près de 200 plaintes autour de cinq aspects :


- loi sur l’usage des drapeaux: 62 municipalités catalanes dénoncées par n’avoir pas le drapeau espagnol suspendu à la façade de l'hôtel de ville. Nous n'avons pas connaissance de plainte déposée contre des bâtiments gouvernementaux espagnols tels que les postes de police ou des quartiers généraux militaires nationaux , où le drapeau catalan est absent, contrairement à ce que stipule la loi.


- Soutien à la déclaration de souveraineté: 43 municipalités qui ont approuvé des textes soutenant la déclaration de la souveraineté approuvé par le Parlement de Catalogne le 23 janvier 2013 ont été dénoncées par la délégation du gouvernement espagnol. Parmi ces plaintes déposées, 13 ont été déjà classées sans suite ou rejetées.


- Affectation des locaux : la Délégation du gouvernement espagnol porte plainte contre des conseils municipaux, comme celui de Vic, qui accorde son soutien local à des activités liées au processus de souveraineté, ou comme celui de Gérone, qui a affrété des trains pour faire venir des gens à Barcelone, à la manifestation pour l’indépendance du 11 septembre 2013.


- Souveraineté fiscale : 75 conseils municipaux ont été dénoncés pour avoir fait des déclarations en faveur de la souveraineté fiscale , c'est-à-dire qui demandent que les citoyens paient leurs impôts directement aux autorités fiscales de la Catalogne. 3 de ces plaintes ont déjà été rejetées.


- Frais d'adhésion à l'AMI (Association des Municipalités pour l'Indépendance): 14 municipalités ont été dénoncées pour un présumé détournement d'argent public. Dans certains cas, les frais dénoncés sont de 75,5 euros par an.

Pour déposer ces plaintes, Llanos de Luna suit deux procédures: examiner toutes les décisions municipales qui se prennent dans toute la Catalogne, et qui arrivent à la Délégation, comme le veut la loi. S'il s'en trouve une relative à la souveraineté qui pourrait violer la loi, on l'envoie aux avocats de l'État, et si ces avocats constatent des irrégularités, la Délégation engage une action en justice. La seconde procédure consiste à examiner si un maire contrevient à une décision de justice; dans ce cas, elle cherche à lui interdire d'exercer ses fonctions. Dans une procédure comme dans l'autre, on s'efforce de tout remettre dans les mains de la justice, pour en faire un problème, dans de nombreux cas, pénal et non idéologique.

Vu sous un angle objectif, on pourrait dire que Mme de Luna est une vraie fonctionnaire qui respecte et applique les lois, aucun délégué du gouvernement espagnol n'avait été si scrupuleux, mais jamais aucun délégué du gouvernement espagnol n'avait tenté d'imposer le drapeau espagnol dans les écoles, comme l’a tenté Mme de Luna à Corbera de Llobregat, et aucun d'eux n'avait agi avec une telle férocité contre des maires catalans. Jamais aucun délégué du gouvernement de l'État , n'avait pris part à une cérémonie en l'honneur de la Division Bleue (groupe espagnol de soutien militaire à l'armée nazie pendant la Seconde Guerre mondiale). Pour ces raisons, le 14 Mars 2013, le Parlement de Catalogne a approuvé une motion qui demande son remplacement pour « attitude hostile et manque de respect à l'égard des institutions catalanes, » et elle a été déclarée persona non grata dans des municipalités telles que Gérone. Le conseil municipal en a appelé à sa révocation immédiate.

En Juin 2014, Mme Maria de los Llanos de Luna continue à diriger la Délégation du gouvernement espagnol en Catalogne, pour y « fournir un meilleur service aux citoyens. »

Sources: Wikipedia en catalan et journal Ara du 05/01/2014

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