L’acteur madrilène Juan Diego mobilise les réseaux sociaux avec une lettre ouverte au gouvernement espagnol et soutient l’indépendantisme catalan

Quand il s’agit de la Catalogne, on ne reçoit pas que des reproches et de l’incompréhension de la part de l’Espagne. Il y a encore une partie de la société qui comprend les Catalans et défend non seulement le droit de décider mais aussi l’indépendance. C’est le cas d’un célèbre acteur espagnol, Juan Diego, qui, ces derniers jours, a vu combien son nom était répandu dans les réseaux sociaux. La raison en était une lettre ouverte que l’acteur avait rédigée dans son blog « Spanien Kaputt », où il montre clairement sa tristesse pour le conflit entre la Catalogne et l’Espagne. Diego critique le gouvernement de Rajoy de « répondre non depuis longtemps. Non à tout, à parler, à améliorer le financement, à une meilleure redistribution de la solidarité et maintenant non au référendum », et justifie le droit à l’indépendance par les brimades permanentes du gouvernement espagnol : « Je ne suis pas catalan, je suis madrilène, et cela m’attriste de dire que je les comprends, pour continuer ainsi le mieux pour eux est qu’ils suivent leur chemin tout seuls. Moi non plus, je ne voudrais pas vivre dans un endroit où l’on ne m’apprécie pas. »

La lettre, répandue de façon virale dans les réseaux sociaux et dont plusieurs médias et blogs se sont fait écho, a obtenu de nombreux applaudissements en Catalogne où l’on apprécie le courage d’un Madrilène à la notoriété de celle de Juan Diego pour avoir tourné le dos au statu quo ; mais elle a aussi suscité de très dures critiques de la part de citoyens espagnols qui ne tolèrent pas qu’un non-Catalan puisse soutenir la cause indépendantiste.

La sincérité décontractée et la clarté de Juan Diego, exposant son point de vue avec des arguments solides qui sont même contraires à ses propres sentiments, et fuyant les clichés répétitifs émanant de l’unionisme espagnol, sont représentatives d’un courant de pensée apparemment minoritaire en Espagne, mais qui existe et qui prouve que l’indépendantisme catalan reçoit aussi des soutiens (souvent attaqués et réduits au silence) de l’autre côté de l’Èbre.

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