jeudi 26 septembre 2013

L’indépendance est naturelle.



La campagne de calomnies sur l’indépendance est arrivée à des questions de morale. Mariano Rajoy a dit au Wall Street Journal que l’indépendance va “contre l’évolution naturelle du monde” Bah tiens, le détenteur de la vérité absolue.


Depuis l’antiquité, savoir ce qui est naturel ou pas a toujours donné lieu à des conversations sans fin. Interminables et relativement inutiles, il faut l’avouer. Ce qu’une génération qualifie de « contre nature », la suivante le vit avec une normalité absolue. Pas toujours de manière unanime, bien sûr. Rajoy, lui-même, en 2005, considérait « anti-naturel » (il utilisa alors le même adjectif), le mariage entre personnes du même sexe. Je ne sais pas s’il pense encore la même chose, mais au moins il le respecte, compte tenu des lois espagnoles


Le fait est que, quoiqu’il en soit, le président du gouvernement espagnol dans un interview à oser provoquer moralement l’indépendantisme. Et il faut bien le dire il a malheureusement mal choisi. La vie de Mariano Rajoy nous démontre clairement qu’il se trompe, et pas qu’un peu.


Prenons comme exemple, la prolifération d’états devenus membres de l’ONU –ce n’est pas l’exemple parfait, mais tout le monde comprend l’exemple-, il suffit de voir que lorsque Rajoy est né, l’ONU comptait 76 états membres, alors qu’il y en a aujourd’hui 193. C’est-à-dire, que pendant la vie de Rajoy sont apparus plus d’états que dans toute l’Histoire.


Si l’on compare avec les événements les plus importants de sa biographie, ça devient carrément drôle. Quand Rajoy est né il y avait donc 76 états membres de l'ONU, à l’âge – très précoce, il est vrai – où il devient préposé au registre de la propriété, le chiffre est déjà de 152, c’est-à-dire que le nombre d’états indépendants avait littéralement doublé, et ce, uniquement pendant ses études.


Quand il est devenu ministre pour la première fois, l'ONU était passée de ces 152 à 185 états membres, puis à 192 avant qu’il ne devienne président du gouvernement espagnol. Pour compliquer le tout, prenons le cas du Soudan du Sud qui a été reconnu officiellement, et comme son nom l’indique bien clairement, c’est la sécession de l’ancien Soudan. J’aimerai bien savoir pourquoi cette sécession n’est pas « anti-naturelle » ou pourquoi Rajoy ne la considère pas ainsi.


En conclusion, la position de Rajoy est tout simplement ridicule. Et d’un niveau intellectuel, infime, affligeant. Même en reconnaissant, comme le font les philosophes, qu’une chose anti-naturelle peut exister, Rajoy devrait se rendre compte que quand quelque chose arrive si souvent et d’une manière persistante, avec l’acceptation générale quelque soit le cas, le continent ou l’époque, il faut alors se poser la question de si ce n’est pas « ça qui est normal ». Et vu comment le monde contemporain a évolué, il me semble basique de reconnaître qu’avoir un état indépendant comme système de gouvernement, être indépendant, en clair, est l’option politique préférée de l’humanité.


Et maintenant, c’est aussi la nôtre.
 
 
 

 

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