lundi 13 août 2018

Indépendance de la Catalogne : Barcelone-Madrid, le match continue

Après la décision du Tribunal constitutionnel espagnol de suspendre le référendum sur l'indépendance de la Catalogne, le gouvernement régional a réaffirmé mardi sa "détermination" à poursuivre cette consultation et annoncé son intention de poursuivre la bataille sur le terrain juridique. Pour l'heure, la campagne est suspendue.


Le bras de fer entre la Catalogne et le pouvoir central espagnol continue. Certes, le gouvernement régional ne va pas désobéir à la décision du Tribunal constitutionnel, qui a suspendu lundi l'organisation le 9 novembre d'un référendum sur l'indépendance de la communauté autonome. "Il y a une procédure par dessus laquelle on ne peut pas passer", a affirmé mardi le porte-parole de ce gouvernement, Francesc Homs.

Pour autant, s'il a annoncé la suspension de la "campagne institutionnelle" qui avait été lancée à grand renfort de publicités dans les médias, le responsable a réaffirmé la "détermination" de la Catalogne à poursuivre l'organisation de cette consultation, alors que dans les rues, les indépendantistes appelaient à manifester mardi soir. Pour cela, la région va se lancer dans une bataille juridique et demandera au Tribunal constitutionnel la levée immédiate de la suspension du vote, qui avait été convoqué samedi par le président catalan Artur Mas.

"La réforme de la Constitution ne figure pas parmi les priorités du gouvernement"

La tension entre Barcelone et Madrid s'est dégradée ces dernières semaines, dans la foulée du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. Dès lundi, le gouvernement conservateur espagnol, qui s'appuie sur la Constitution pour refuser à la Catalogne tout projet de référendum, a présenté son recours au Conseil constitutionnel, qui a aussitôt suspendu le processus pour se donner le temps d'examiner la question. Le tribunal dispose théoriquement de cinq mois pour décider, mais il pourrait décider d'aller vite tant le sujet est explosif. D'autant que les indépendantistes crient eux au scandale et poussent le gouvernement catalan à passer outre ses décisions, qu'ils jugent discrédité depuis qu'il a annulé en partie en 2010 le nouveau statut de la Catalogne la reconnaissant comme "nation".

Sur fond de crise économique, les aspirations à l'indépendance ont en effet pris de l'ampleur en Catalogne, dont les 7,5 millions d'habitants produisent 20% de la richesse de l'Espagne, depuis cette décision approuvée par référendum en 2006. Signe d'inquiétude sur un conflit qui ne fait que s'envenimer, l'agence de notation Fitch a annoncé placé lundi la notation de la Catalogne sous surveillance négative, en vue d'une éventuelle dégradation, estimant que "les tensions entre les deux gouvernements vont probablement augmenter". 

Mardi, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s'est redit prêt à "écouter" les socialistes, qui proposent une réforme de la Constitution allant vers une Espagne fédérale afin de sortir de l'"immobilisme" face au débat indépendantiste en Catalogne. Mais "il faudrait d'abord que vous expliquiez à peu près clairement ce que vous comptez faire", a expliqué le conservateur au groupe socialiste du Sénat, soulignant que "la réforme de la Constitution ne figure pas parmi les priorités du gouvernement".


source:leJDD.fr
mardi 30 septembre 2014

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