mardi 4 juin 2013

L'Espagne prend ses rivaux politiques pour des ennemis




Le Congrès des députés espagnol s'oppose à ce que certains députés catalans, bien qu’ayant été élus démocratiquement et jouissant de toutes les prérogatives des députés, puissent siéger à la Commission des secrets officiels du Congrès. C'est la quatrième fois qu'il le fait, en alléguant que ces députés catalans ne sont pas “adéquats” pour accéder à cette Commission, qui contrôle l'usage des fonds réservés, analyse les rapports secrets et reçoit à huis clos le directeur du CNI [Centre National des Renseignements, les services secrets espagnols], et les ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères.

Un veto sans précédent au Congrès

La courtoisie parlementaire établissait jusqu'à présent que l'on y faisait siéger tous les candidats de toutes les formations politiques. Les Catalans ont à nouveau présenté leur candidature, bien que le PP s'y soit déjà opposé le 23 février 2012. Plus tard, le Parti Populaire, la formation conservatrice du président espagnol Mariano Rajoy a rejeté les candidatures des députés catalans.

L'Espagne prend ses rivaux politiques pour des ennemis

Esquerra Republicana de Catalunya, le parti de la gauche indépendantiste catalane, a pris la parole en séance plénière du Congrès et a reproché au Parti Populaire de « prendre ses rivaux politiques pour des ennemis » et de « s'opposer »  à nouveau de façon « injuste et disproportionnée » au candidat catalan à la Commission. Le porte-parole des Catalans s'est demandé si le PP ne les veut pas à la Commission « afin que l'on ne puisse interroger le directeur du CNI » sur des questions telles que « le déploiement du CNI en Catalogne », le « complot d'espionnage en relation avec la Catalogne », ou « son soutien à la guerre sale en Catalogne en connivence avec certains médias, en fabricant de faux rapports de l'UDEF [Unité centrale de Délinquance Economique et Fiscale] ».

Les députés catalans représentent des centaines de milliers d'électeurs, et ils ont été élus démocratiquement. La relation entre l'Espagne et la Catalogne est complexe et il y a des gestes qui contribuent à agrandir encore davantage le fossé. Le veto « est un acte grave et un motif supplémentaire d'incompréhension entre la Catalogne et l'Espagne. »

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