dimanche 9 juin 2013

75% des Catalans pour un referendum, 58% pour l’indépendance, mais le gouvernement espagnol prône l’immobilisme

Après le sondage publié le 7 juin qui confirmait l’élan des partis souverainistes catalans, le journal de Barcelone El Periódico (proche des socialistes) publie un nouveau sondage sur un referendum d’indépendance.

75% des personnes interrogées se disent favorables à la tenue d’un tel referendum. Ils sont encore 68% à le demander même en cas de refus du gouvernement espagnol. Ce chiffre met en minorité les fédéralistes et confédéralistes catalans qui, face à la fermeté du gouvernement espagnol, demandaient encore cette semaine de ne rien entreprendre sans l’aval de Madrid. En outre, alors que l’accord souscrit en décembre par les partis souverainistes prévoyait la tenue d’un referendum en 2014, seuls 39% des sondés jugent bon d’attendre cette date, et 43% exigent un referendum en 2013.

Lors de ce referendum, l’indépendance recueillerait 58% des suffrages, contre 36% de voix contre. Plus surprenant encore : plus du tiers des électeurs socialistes voteraient oui, alors que la direction du parti soutient la thèse d’une réforme fédéraliste de l’Etat espagnol.

Le sondage demande également quelle serait, idéalement, la forme de relation souhaitée entre la Catalogne et l’Espagne. Dans ce cas, 45% des personnes interrogées continuent de privilégier l’indépendance, 20 points devant les partisans d’un Etat catalan intégré dans une fédération espagnole. 18% des sondés sont partisans du maintien du statut actuel de région autonome, alors que 6% veulent revenir à l’Etat centraliste sans autonomie régionale.

La stratégie du gouvernement espagnol reste cependant l’immobilisme. La vice-présidente Soraya Saenz de Santamaría l’a rappelé le 7 juin lors de la conférence de presse postérieure au conseil des ministres. Elle a claqué la porte à ceux qui demandent la négociation d’un nouveau statut pour la Catalogne au sein de l’Espagne : la vice-présidente a refusé d’entrer dans ce débat en rappelant que la priorité était la sortie de crise. Ce même conseil des ministres a par ailleurs nommé deux nouveaux membres de la Cour constitutionnelle espagnole. Tous deux sont conservateurs, ce qui assure à la droite espagnole le contrôle de cet organe qui doit, dans les prochains mois, se pencher sur la déclaration de souveraineté adoptée par le Parlement de Catalogne en janvier dernier.


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