mercredi 15 janvier 2014

Le projet de loi sur la sécurité publiqu: loi bâillon

Le Conseil des ministres espagnol a approuvé il, grâce à la majorité absolue du Parti Populaire (PP), le projet de loi sur la sécurité publique (connu aussi sous le nom de loi bâillon). Cette loi a été critiquée par de nombreux secteurs, même étrangers, qui la considèrent comme fasciste. Certains médias anglo-saxons rapportent que l'Espagne recule vers la dictature, en changeant des lois à sa guise pour transformer l'État en un régime autoritaire et en punissant sévèrement le droit de protester ou le fait d'aider une personne sans papiers.







"The Guardian" affirme que "la Loi sur la sécurité publique est une attaque contre la démocratie» et que « (cette) loi n’essaie pas de dissuader les citoyens de ne pas protester, mais de domestiquer ceux qui choisissent néanmoins de le faire" .

Parmi les articles les plus notables (incroyablement honteux et indignes d'un État qui se dit «démocratique»), je citerai :

Les infractions très graves (amendes de 30.000 à 600 000 €):

• La convocation par n'importe quel moyen d'un rassemblement ou d'une manifestation devant se dérouler pendant la journée de réflexion avant les élections tant que ne s'est pas écoulé le jour même de l'élection (pour éviter ainsi que se répètent les manifestations spontanées de la journée de réflexion de l'élection 2004, après les attentats du 11M, quand les gens se sont rassemblés devant le siège du PP en Espagne pour exiger de connaître la vérité, après que José Maria Aznar a désigné ETA comme coupable sans même avoir commencé l’enquête policière et pour ne pas léser son camp avant le résultat des élections).

Les infractions graves (amendes de 1001 à 30.000 €):

• Manifester devant le siège du Congrès des députés, le Sénat et les assemblées législatives des Communautés autonomes (pour empêcher des manifestations pacifiques du mouvement des indignés, ou empêcher les Catalans de se rassembler devant des délégations du gouvernement espagnol).

• Les actes destinés à empêcher une autorité quelconque d’exercer légitimement ses fonctions (empêcher les citoyens d’essayer d’éviter une expulsion d’un domicile).

• Les offenses ou outrages à l'Espagne (ses institutions, ses symboles, ses hymnes par tous les moyens). Siffler l'hymne de l'Espagne sera considéré comme un délit, par exemple.

• Les manifestations publiques, écrites ou orales, faites au travers d’un média quelconque (Facebook, Twitter).

• Maltraiter cruellement un animal sans autorisation (avec autorisation, c’est permis, puisque les Espagnols doivent protéger leur “bien d’intérêt culturel”, les corridas).

Les petites infractions (amendes de 100 à 1001 €):

• L'utilisation des images ou des données personnelles ou professionnelles des membres des forces de sécurité (si nous voyons un policier agresser un citoyen, nous ne pourrons pas l’enregistrer pour le prouver).

• Les manifestations publiques dont le but serait d’injurier ou de diffamer les institutions publiques ou les autorités (manifester contre la mauvaise gestion du gouvernement, par exemple. Les concepts d’"injure" ou de "diffamation" sont très faciles à manipuler dans un État où il n’y a aucune séparation des pouvoirs, et où la justice travaille pour le gouvernement).

Non seulement Franco n'est pas mort, mais nous revenons au régime dictatorial auquel il a soumis les Espagnols pendant quarante ans.

Nous informons que le site Aidez la Catalogne (Help Catalonia) continuera d’exposer sa vision de l’actualité comme il l’a toujours fait, en dépit de ces lois destinées à nous réduire au silence.

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