dimanche 10 février 2013

Rupture dans le camp des unionistes entre démocrates et non-démocrates


Le 27.09.2012, le Parlement  a approuvé la célébration d’une consultation sur l’indépendance. On voté pour 84 des 135 députés et contre, 21. Le 23 janvier, un nouveau vote sur la Déclaration de Souveraineté s’est soldé par 85 voix pour et 41 contre. Les votes négatifs ont augmenté d’un scrutin à l’autre.  L’explication réside dans un changement au sein du principal parti unioniste.  Lors du premier scrutin, le PSOE catalan s’était abstenu. Dans le second, il a voté contre.

Ce changement  a été provoqué par les ordres reçus de Madrid. Le principal parti unioniste de Catalogne s’oppose à l’indépendance mais défend de fédéralisme. Ce fédéralisme, en théorie, s’appuie sur le principe de souveraineté de la Catalogne. On ne peut pas se fédérer si l’on n’est pas souverain. Le PSOE espagnol a ordonné à sa section catalane de voter contre la déclaration dans laquelle il s’affirmait que la Catalogne pourrait décider démocratiquement de son avenir.

Le même PSOE dans son congrès de Suresnes (1974) reconnaissait le droit d’autodétermination aux nationalités ibériques. C’était une époque où le PSOE était du côté des démocrates et contre les franquistes. Les choses ont changé. Maintenant, le PSOE préfère l’espagnolisme à la démocratie. Cette volte-face ne doit pas rester sans conséquence.

Tout d’abord, il y a quelques semaines, une partie du PSOE catalan a provoqué une scission et le parti Nova Esquerra Catalana s’est créé. Cette nouvelle formation pense que la Catalogne a le droit de décider de son avenir.

En deuxième lieu, un quart des députés socialistes n’ont pas voulu voter contre la démocratie le 23.01.2013. Ils se sont abstenus comme l’avait fait leur groupe en septembre 2012. La réponse de la direction du PSOE a été de condamner la liberté d’opinion de ses députés et de leur infliger... une amende pour l’avoir exprimée.

Troisièmement, des voix se sont élevées en faveur des cinq courageux députés. L’ex-conseillère Montserrat Tura a répondu  aux pressions d’un socialiste opposé à la démocratie: “Même la dictature franquiste ne m’apas réussi à me fait taire. Tu n’y arriveras pas non plus.” Des section locales du PSOE ont refusé d’obéir aux ordres reçus. Le PSOE de la ville d’ Igualada, par exemple, s’est positionnée pour le oui. A la Diputation de Lleida, 2 députés sur les 7 du PSOE ont refusé de voter contre la démocratie. Dans la capital provinciale de Gérone la direction du PSOE s’est placé du côté des cinq députés démocrates. Il s’y est ajouté le groupe socialiste de Granollers, quelques maires et un manifeste signé par une centaine de dirigeants socialiste. Le récent porte-parole du PSOE au Parlement et ex-conseiller Joaquim Nadal a démissionné de ses fonctions internes au parti.

La division ne se trouve pas entre indépendantistes et unionistes. Le PSOE catalan se dirige clairement vers l’unité avec l’Espagne. La division se trouve maintenant entre les socialistes qui se sont tournés vers les néo-franquistes du PP (qui les ont accueillis par un expressif “Bienvenus!”) et les socialistes qui restent fidèles à la démocratie comme valeur suprême.

Jordi Vàzquez

@JordiVazquez
Blogger, auteur d' 'El moviment nacional escocés'.
Membre fondateur de Plataforma per la Llengua, 'Llengües Vives', 'Synergia-Bulletin sur les nations européennes' (23 núms., 1997-2004) et ancien membre de l'union des étudiants BEI, le mouvement politique JNC, le Plaid Cymru et le Celtic League.

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