mardi 21 mai 2013

L’Espagne lutte à fond contre le processus souverainiste en Catalogne



C’est désormais du domaine public : les renseignements espagnols s’infiltrent au sein des associations souverainistes, diffusent des informations partisanes dans divers médias qui leur servent de relais et s’efforcent de faire dérailler le processus souverainiste en Catalogne.
Les renseignements espagnols font un travail discret et ils s’efforcent de passer inaperçus, mais on ne compte plus les associations et les personnes qui se sont déjà trouvées confrontées à des situations inhabituelles : fuites,  individus au profil étrange qui abordent les associations souverainistes et qui disparaissent soudainement sans raison apparente, informations tendancieuses qui se répandent dans les médias... Certains journalistes ou rédacteurs en chef reçoivent des informations qui ne peuvent qu’avoir été filtrées par des personnes en mesure d'y avoir accès. Des informations partielles et partiales avec la ferme intention de semer la peur, de créer des tensions artificielles, de générer une insécurité physique et sociale, dans le but de faire dérailler le processus souverainiste de l'intérieur.
Il s’agit de freiner l’élan d’un mouvement qui jusqu'à maintenant n’a cessé de consolider son assise sociale, pour empêcher qu’une majorité de citoyens ne sympathise avec le processus vers l'indépendance. L’Espagne sait qu’elle ne pourra arrêter le processus catalan vers l'indépendance qu’en ayant recours à la guerre sale et en provoquant les luttes intestines et le chaos.
Manuel Millan Mestre, autrefois homme politique du Parti populaire espagnol et maintenant journaliste pour la chaîne privée catalane 8TV, confirme la guerre sale contre la Catalogne : bien que ne pouvant « pas même être soupçonné de sympathiser avec l’indépendantisme» il confirme que « la guerre sale de l'Espagne pour mettre un terme au processus souverainiste est toujours plus évidente», et il parle des manœuvres pour éviter que les enquêtes portant sur certaines affaires ne soient  de la responsabilité de la police catalane. L'Espagne ne cherche pas à dialoguer, mais à vaincre le processus souverainiste.
L’enquête relative au récent scandale d'espionnage en Catalogne est désormais de la compétence de la police espagnole, et non pas de la police catalane, comme cela aurait dû normalement être le cas. Ce scandale d’espionnage porte sur l’agence de détectives privés Método 3, l’agence la plus contrôlée par les renseignements espagnols, l'un des chefs de Metodo 3 étant également membre des renseignements espagnols : il était donc urgent de  déminer ce terrain explosif, en particulier en évitant que l’enquête ne soit confiée à la police catalane.
Deux vice-présidents du gouvernement de la Catalogne ont porté plainte pour espionnage mais les tribunaux espagnols ont jugé les plaintes irrecevables, bien que les fuites parlent de dossiers d’espionnage réalisés par Método 3 en Catalogne. Il apparaît donc que les organes judiciaires, qui relèvent également du pouvoir central espagnol, sont aussi utilisés contre la Catalogne.
Certains médias, contrôlés par des groupes d’intérêt contraires au souverainisme,  transforment des fuites orchestrées en « unes » tendancieuses : ils titrent sur le rôle trouble de Xavier Martorell, cadre du parti catalan souverainiste au pouvoir, dans le scandale d’espionnage Método 3, mais ils font l’impasse sur le scandale des votes truqués à la Chambre de Commerce de Barcelone, qui risquerait de mettre en doute la représentativité d’un organisme plutôt sceptique face au procès souverainiste.  Ils titrent  même sur les frais de restauration lors du lancement de l’association citoyenne souverainiste « Assemblée Nationale de Catalogne ». Voici quelques exemples parmi d’autres de la façon dont certains médias se laissent manipuler par des fuites orchestrées ou s’alimentent des informations diffusées par les agents de la guerre sale de l’Etat espagnol.


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