lundi 4 juin 2018

Contrôler la police et les médias, purger l’enseignement

Tous les partis espagnolistes, ont déchainé leur rage toute la semaine dans une escalade de demandes, toutes plus scandaleuses et insensées, dans le silence et l'absence de réaction de Podemos, de la société espagnole, et en particulier des intellectuels et de la gauche. Paradoxalement c’est dans les rangs du PP qu’ont été prononcés les mots les plus « mesurés » et les déclarations les plus prudentes (ils demandent « seulement » que le président catalan nomme des ministres qui n'ont pas de démêlés avec la justice et promettent de suivre de près toutes les actions du gouvernement, et comme l’a expliqué le ministre des Finances Cristóbal Montoro continueront de contrôler les finances catalanes parce qu'ils "n'ont aucune confiance" dans la Generalitat. Le plus surprenant, décevant, irresponsable est certainement le PSOE qui assimile les indépendantistes catalans à l'extrême droite et exige la réforme du delit de « rébellion » dans le code pénal, redéfini comme tout acte contraire à la Constitution sans qu’il n’y ait nécessairement de violence, ou qui prévoit encore l'obligation pour occuper une fonction publique de jurer fidélité à la constitution.

Cependant, le plus furieux et haineux, est cependant le leader des populistes de Ciudadanos qui appelle ouvertement à maintenir la suspension de l'autonomie catalane, mais aussi à prendre le contrôle direct des Mossos d'Esquadra, la police catalane, de la politique extérieure du gouvernement catalan et des médias publics de la Catalogne (les 4 chaînes de télévision -TV3, Canal 33, Esport 3, 3/24- et les 4 radios -Catalunya Ràdio, Catalunya Informació, Catalunya Música et I-Cat.FM) accusés d'être des outils de propagande. Ils réclament en outre que l'école catalane soit «purgée» de tous les enseignants qui «endoctrinent» les jeunes Catalans. Le parti Ciudadanos, en même temps qu’il révèle chaque jour davantage son nationalisme espagnol exacerbé sans montrer plus guère de complexes, met au jour ses tics d’autoritarisme qui rappellent clairement l’époque pré-démocratique de l'Espagne franquiste. De plus en plus, avec les élections municipales de 2019 en vue et dans la perspective éventuelle d’élections générales en 2020 (si toutefois la majorité relative de Rajoy parvient à résister avec ses 35 % de députés et le soutien des 11% de Ciudadanos), les partis anti-indépendantistes se disputent l'électorat espagnol dans une concurrence éhontée de celui qui sera le plus extrémiste et intolérant.

Alà Baylac-Ferrer

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