samedi 18 mai 2013

Affaire Ziani : de l'intégration à l'expulsion

A peine quelques jours après que le gouvernement espagnol ait rendu hommage aux combattants fascistes de la División Azul (volontaires espagnols ayant combattu aux côtés de l’Allemagne nazi durant la Seconde Guerre Mondiale), la police espagnole a exécuté l'ordre d'expulsion de Noureddine Ziani, citoyen de nationalité marocaine résidant en Catalogne depuis 14 ans. Pour quel motif? Il est accusé de soutenir les thèses du salafisme radical en Espagne.


L’expulsion avait été décidée quelques jours auparavant par le CNI, les renseignements espagnols, sans que M. Ziani n’ait eu droit un procès, sans que les renseignements n’aient apporté de preuves tangibles de ce militantisme salafiste (les preuves avancées vont de la tentative de créer un réseau de distribution de produits halal à l’ouverture d’une mosquée modérée à Lleida), et sans avoir donné à son avocate la possibilité de le défendre. Malgré cela, la décision a été exécutée en un temps record, en bafouant tous les principes d’accès à une justice impartiale dont devraient pouvoir se prévaloir tous les citoyens.
Cette affaire confirme non seulement que, pour l'Espagne, les immigrés sont des citoyens de seconde zone, mais elle est aussi un message vers tous les immigrés qui sympathisent avec le processus d'indépendance catalan.  

Car M. Ziani sympathise ouvertement avec la cause catalane et œuvrait à l’intégration des immigrés en Catalogne, en tant que directeur de l'Espace catalano-marocain, une association liée à la fondation Nous Catalans (Nouveaux catalans) de CDC (Convergence Démocratique de Catalogne, le parti souverainiste au pouvoir en Catalogne), une fondation dirigée par M. Àngel Colom, secrétaire d'immigration de CDC. Pour M. Colom, M. Ziani est au contraire une personne opposée aux courants salafistes radicaux, un homme modéré qui a travaillé à l'intégration de l'Islam dans la société catalane de manière pacifique et respectueuse.

Dans leur croisade contre le processus souverainiste catalan, tous les rouages de l’Etat espagnol fonctionnent à plein régime et la guerre sale est la technique retenue, comme durant les plus sombres moments de la dictature.

On ignore où se trouve M. Ziani actuellement et son avocate regrette de ne pas avoir eu la possibilité de le défendre de ces accusations.

Affaire à suivre...

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